Les recherches menées par Seefar dans le cadre du consortium IMREF ont montré que le manque de confiance dans les organisations humanitaires affecte la volonté des migrants de rechercher l'aide disponible. Cependant, les preuves sur les facteurs qui façonnent la confiance des migrants dans les acteurs humanitaires et sur la façon dont les organisations peuvent atténuer efficacement cette barrière d'accès sont limitées.
Cette étude vise donc à mieux comprendre comment, quand et pourquoi les migrants font confiance aux organisations humanitaires, et comment cela affecte l’accès aux migrants. Les résultats sont basés sur une étude documentaire de 39 sources, 16 entretiens avec des informateurs clés sur le terrain, et des entretiens qualitatifs approfondis par téléphone avec 90 migrants en transit (dont 30 femmes) à Agadez et Gao.
Nous constatons que :
- Sur les 90 personnes interrogées, 30 ont déclaré n’avoir aucune confiance dans les organisations humanitaires, 25 ont déclaré avoir un niveau de confiance élevé, et 20 ont déclaré avoir une confiance mitigée ou être incertains.
- Les migrants qui ont exprimé un manque total de confiance l’ont lié au sentiment que les organisations peuvent les expulser ou chercher à les empêcher de migrer, ou encore retarder leur voyage.
- Les expériences passées avec les organisations humanitaires ont été un facteur déterminant dans l’établissement de la confiance. Le comportement du personnel sur le terrain a été déterminant dans l’établissement de la confiance.
- Les informations fournies par les familles, les autres migrants et les passeurs qui sont des sources d’information essentielles, ont influencé la confiance des migrants dans les organisations humanitaires à différentes étapes du voyage.
- Une meilleure connaissance de l’aide disponible a contribué à atténuer les attentes élevées ou irréalistes quant aux services que les organisations peuvent fournir.
L’étude montre qu’il existe un lien entre la confiance des migrants dans les organisations et leur volonté d’y accéder. Les migrants qui pensaient qu’il y avait des risques supplémentaires associés à l’accès aux organisations (peur de l’expulsion, crainte que le personnel humanitaire ne les décourage de migrer et peur d’un mauvais traitement) étaient peu disposés à accéder à l’aide et évitaient activement toute interaction avec le personnel des organisations internationales. La confiance limitée et la réticence à accéder aux organisations signifiaient souvent que les migrants attendaient de n’avoir aucune autre alternative, et d’être extrêmement vulnérables, avant de demander de l’aide.
Si vous avez des questions ou des commentaires sur l’étude, veuillez contacter [email protected].
*Seefar fait partie du consortium qui exécute l’IMREF (Independent Monitoring, Rapid Research and Evidence Facility) du programme SSS Phase II commandé par le Département du Développement International (DFID).